Au tout début le choix de mon instructeur a été fonction de son expérience. Il s'est avéré que plusieurs points pouvaient poser problème. Les premiers conseils que l'on reçoit alors que l'on est déjà assez surchargé de travail dans l'avion ont parfois du mal à être enregistrés. La compréhension n'est pas toujours aisée en situation de stress. Et la communication entre l'instructeur et son élève doit être la meilleure possible. Pour ma part j'ai eu beaucoup de mal à comprendre comment savoir si j'étais sur le bon plan de descente, quand arrondir.
Puis pour des raisons d'emploi du temps, j'ai changé d'instructeur sur les conseils du chef pilote avec qui j'avais déjà ressenti une meilleure communication dans les quelques vols effectués ensemble. Bastien était plus jeune. Au premier atterrissage, il m'a montré quoi observer et quand faire les choses. Et c'est rentré tout seul. Mes atterrissages pouvaient enfin gagner en qualité.
Puis, pour encore des raisons d'emploi du temps, je suis passé avec Christian. Le courant est bien passé entre nous. J'ai quand même pu sentir qu'il était difficile pour un instructeur d'avoir une constante patience. L'évolution des connaisances se fait par palier, voire même quelque fois, lorsque ce n'est pas un bon jour quelques rétrogradations. Et on comprend qu'un instructeur puisse quelque fois perdre un peu patience. Je pense que c'est surtout dans ce domaine qu'ils évoluent aussi pendant leur carrière. C'est lui qui m'a appris comment être devant l'avion. Si à un moment vous n'avez rien à faire alors que vous croyez piloter, c'est que vous feriez mieux de contrôler beaucoup de chose, toujours savoir où l'on se situe, les paramètres du moteur, du vol, préparer la prochaine action, reconnaitre le terrain dessous pour s'y poser en cas de pépin, devancer le prochain contact radio pour savoir quoi annoncer ou quoi répondre...
J'ai fini ma formation avec François, instructeur et chef pilote, qui est l'homme le plus calme sur terre ou en l'air que je connaisse. Il a su m'apprendre les dernières choses, avant le test pratique. Il a surtout su m'apprendre à visualiser mentalement les actions à mener lorsqu'elles doivent s'enchainer. Par exemple lorsque le contrôleur vous donne une liste de consignes pour le décollage. Le fait de les visualiser en même temps qu'elles vous sont donner, vous permet non seulement de les collationner mais aussi et surtout de bien faire ce que l'on vous a demandé.
En résumé chaque instructeur m'a donné une partie de ses connaissances et elles me servent toutes maintenant. Certes, j'ai du perdre quelques heures de vol pendant ma formation, le temps de m'adapter aux nouvelles méthodes à la personne, mais au final, le résultat est que je n'ai jamais vécu une expérience aussi enrichissante sur le plan mental.
Cependant ceci ne s'applique peut-être pas à toutes les personnes. Nous sommes tous différents et ça représente un sacré challenge pour nos instructeurs. Merci à eux.